La Perche Pagaie
La perche pagaie (Lutjanus gibbus), ou vivaneau bossu, est un poisson très coloré de Polynésie. Elle est connue sous le nom de taea en Maori. Cette espèce de la famille des Lutjanidae présente une coloration allant du gris au rosé avec des marquages jaune vif sur la tête, l’opercule et la base des nageoires pectorales.
Ses nageoires sont, quant à elles, rouge sombre avec un petit trait blanc qui délimite leur extrémité. A l’état juvénile, ces perches présentent une robe essentiellement grise et bleutée beaucoup moins clinquante qu’à l’âge adulte. La perche pagaie possède une queue fourchue avec deux lobes arrondis. Son museau élancé lui donne un air plutôt curieux, comme s’il s’apprêtait à vous embrasser. Son corps atteint une taille maximale de 50 cm à l’âge adulte.
La perche pagaie
ou ‘Taea’ en Maori
Au début de leur existence, les vivaneaux juvéniles vivent solitaires dans les herbiers marins où ils se nourrissent de plancton. Arrivés à l’âge adulte, les individus se regrouperont alors en bancs près des côtes et des récifs. Le vivaneau pagaie peut vivre à des profondeurs allant jusqu’à 150 mètres. Regroupés en bandes de plusieurs centaines d’individus, les vivaneaux sont carnivores et se nourrissent de poissons et crustacés malgré leur absence de dents. Plutôt immobiles en journée, les perches chassent essentiellement la nuit comme beaucoup de poissons.
“ On associe la perche pagaie à un risque d’infection à la ciguatera (Intoxication alimentaire par la chair de poisson), c’est pourquoi elle est très peu pêchée localement. ”
Durant la période de reproduction des perches pagaies, entre décembre et janvier, on assiste à des rassemblements très impressionnants de milliers de perches qui descendent les passes des atolls. Celles-ci sont souvent accompagnées par de nombreux requins de toutes sortes rassemblés pour l’occasion. Les femelles lâchent alors leurs ovules tandis que les mâles les fécondent, toute cette chorégraphie est rythmée par les mouvements des prédateurs et du courant.
La perche pagaie se rencontre dans l’océan Pacifique mais également dans la mer Rouge et l’océan Indien. En Polynésie française, on associe la perche pagaie à un risque d’infection à la ciguatera (Intoxication alimentaire par la chair de poisson), c’est pourquoi elle est très peu pêchée localement. Ainsi, très abondante notamment dans l’archipel des Tuamotu, vous pourrez rencontrer cette espèce se déplaçant en bancs énormes à l’entrée des passes, particulièrement celle de Garuae à Fakarava qui est la plus large de Polynésie.
© Photos : V.Truchet, P.Joachim
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