La tortue imbriquée
Souvent confondue avec la tortue verte, j’espère que vous ne ferez plus cette étourderie après ma petite description. Plus petite et beaucoup plus élégante que cette dernière, je mesure entre 60 et 100 cm et pèse de 43 à 75 kg à l’âge adulte.
On m’appelle parfois tortue à écailles, ou même Eretmochelys imbricata pour les intimes. J’ai une belle carapace osseuse très colorée (brunâtre) et plutôt plate. Celle-ci est composée d’épaisses écailles disposées par chevauchement rappelant le charme des maisons Méditerranéennes. On peut d’ailleurs distinguer une ligne de 5 écailles sur l’axe central de ma carapace, et 4 paires sur les côtés. Côté ventre, mon plastron est jaune pâle. Ma carapace a une forme de cœur à la naissance et devient plus ovale en grandissant, quelle romantique je fais…
La tortue imbriquée
Vous pourrez m’observer dans presque toutes les eaux tropicales du globe assez près des récifs coralliens, à des profondeurs avoisinant les 70 mètres.
Je possède un bec saillant courbé vers le bas comme calqué sur celui des rapaces. Celui-ci me permet de mordre absolument tout ce que je croise, gare à vos petits doigts. Mes pattes antérieures, qui m’aident à la propulsion, sont dotées de deux griffes. A savoir que celles-ci sont plus longues chez les mâles pour faciliter notre « danse nuptiale ». Je possède également 4 écailles préfrontales sur la tête ce qui me distingue encore plus de ma verte cousine.
Vous pourrez m’observer dans presque toutes les eaux tropicales du globe assez près des récifs coralliens, à des profondeurs avoisinant les 70 mètres. Sachez que je migre, selon les saisons, pour rejoindre des lieux de ponte ou de nourrissage que je tiens à garder secrets. Lors de ces migrations, je peux nager à presque 24km/h guidée par les champs magnétiques terrestres.
“ Dans l’océan je suis menacée par peu de prédateurs mais pas des moindres, les requins tigre, les requins bouledogue et l’Homme! ”
Question reproduction, j’atteins ma maturité sexuelle vers 20 à 30 ans, je sais c’est assez tard ! Après ça, je ponds tous les 2 à 3 ans sur les plages des zones de ponte que j’affectionne. Je peux pondre entre 2 à 3 fois durant les 6 mois de la saison de reproduction, pondant près de 50 œufs à chaque fois. Entre mères, on estime que seulement 2 de nos petits sur 100 atteindront l’âge adulte. Pour lutter contre ces chiffres, nous avons développé une petite particularité : nous avons toutes la possibilité de conserver des réserves de spermatozoïdes en nous afin de nous reproduire pendant plusieurs années sans rencontrer de mâles. Ça c’est de l’indépendance !
Pour avoir une telle silhouette mon régime alimentaire se compose de poissons, crustacés, méduses et autres petits mollusques. En revanche, mon petit péché mignon c’est l’éponge que je peux manger à longueur de journée.
Dans l’océan je suis menacée par peu de prédateurs mais pas des moindres, lesrequins tigre, les requins bouledogue et l’Homme, qui depuis mon inscription à la liste des espèces en voie d’extinction s’intéresse davantage à ma protection.
Lors de votre prochain séjour en Polynésie, les chanceux pourront m’observer un peu partout autour des îles et atolls de ce grand territoire du Pacifique. Je vous dis donc à très bientôt dans nos eaux !
©photos : Tobias FRIEDRICH, V.Truchet, G.Lecoeur
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