Passe de Tuheiava, Tikehau
Nous venons de faire notre première plongée sur le site de la station de nettoyage des raies manta dans le lagon de Tikehau. C’était merveilleux. A présent nous faisons route vers l’unique passe de l’atoll, la passe Tuheiava.
Cette petite passe d’environ 200m de large dans sa partie la plus étroite est peu profonde. La marche la plus basse est à 29m et la plus haute à 10m, ce qui provoque un très lent écoulement du lagon. Ici, c’est principalement la houle et le niveau de l’eau dans le lagon qui régissent le courant. Il faut donc être directement sur place pour connaître son orientation.
Mes deux compagnons de plongée sont débutants et s’imaginent un océan agité car le lagon l’est déjà un peu. La passe se trouve à l’ouest, à 14km à l’opposé du motu (îlot) du village. Aux abords de celle-ci se trouve des parcs à poissons que les habitants du motu voisin entretiennent régulièrement. A l’approche des piquets formant les parcs, de belles vagues se forment, le mascaret est dans le lagon, cela signifie que le courant est rentrant, sinon il serait du côté océan. Vu du bateau, l’eau est limpide, on voit le fond, une superbe plongée s’annonce…
© Tikehau Pearl Beach Resort
Notre embarcation se positionne au niveau de l’angle droit de la passe, proche du récif. La mise à l’eau en bascule arrière est aisée. L’océan est calme comme un lac, aucune vague pour perturber notre immersion sur un fond de 10m. Tranquillement, nous rejoignons le haut du tombant à 25m, puis palmons légèrement en direction de la passe. Le courant nous y emmène. Là, une grosse masse scintillante nous interpelle aussitôt, notre guide nous y conduit alors.
Waouh, les bécunes de Heller sont là, bien regroupées, serrées à se frotter les unes aux autres. Il est impossible de les compter tellement elles sont nombreuses. Elles passent au-dessus de nos têtes et s’écartent pour laisser monter nos bulles vers la surface. Elles se dispersent à nouveau mais à présent, c’est un thon à dent de chien et deux poisson-laits qui sont responsables de la panique dans le banc. Leur corps argenté réfléchit les rayons du soleil dans des mouvements rapides, c’est un magnifique spectacle.
“Le courant s’accélère lorsque nous passons cette dernière marche et que nous dérivons dans le lagon, inutile de palmer. ”
Le corail dur de type Acropora recouvre le récif. En atteignant la passe, le décor devient plus lunaire et le corail se fait plus rare. Cela semble normal quand on sait que le courant dans cette zone peut être très fort et empêcher toute faune fixée de s’épanouir. Des bandes de sable alternent avec des failles rocheuses, nous passons les 2/3 de la plongée en amont de la marche à 10m, à l’affut de grosses bêtes chassant dans le courant.
Le courant s’accélère lorsque nous passons cette dernière marche et que nous dérivons dans le lagon, inutile de palmer. Selon les consignes de notre encadrant, nous devons rester groupés derrière lui et dériver tous ensemble. On a vraiment l’impression de voler dans 10m d’eau. Enfin, le moniteur gonfle son parachute, il est temps de monter à 3m pour le palier de sécurité toujours en dérive. Une raie manta arrivant du lagon croise notre route. Les rencontres dans cette petite mais magnifique passe Tuheiava sont nombreuses et à chaque fois différentes… alors à très bientôt !
© Photos : V.Truchet, T.Kotouc, P.Joachim, S.Girardot
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