Passe de Tumakohua (Sud), Fakarava
Après une heure et demie de traversée en bateau, j’atteins enfin le village de Tetamanu, sur la côte sud de Fakarava, à seulement quelques kilomètres de la célèbre passe de Tumakohua. Elvis, notre capitaine, un Tahitien plutôt calme et stoïque pour l’occasion, est resté concentré sur sa conduite pendant tout le trajet. Il essayait de suivre la trajectoire la plus courte possible (et avec le moins de vagues) pour atteindre le sud de l’atoll au plus vite.
Je suis la seule passagère à bord aujourd’hui pour une traversée qui s’est avérée très chaotique avec de fortes rafales de vent. Je rejoins la base TOPDIVE Fakarava sud où je fais rapidement connaissance avec mon instructeur, Franck. Il a l’air d’un garçon très jovial et agréable. Il m’explique que je complète une palanquée avec un couple de plongeurs français novices.
Napoléon
Spot de la passe de Tumakohua (Sud), Fakarava.
À la différence de la passe de Garuae, la passe sud de Tumakohua est beaucoup plus étroite. Bien que les plongées soient toujours planifiées en fonction des marées, elles sont beaucoup plus calmes et moins techniques que celles effectuées au nord de l’atoll. On prévoit une magnifique plongée dérivante cet après-midi. La passe de Tuamakohua est véritablement une plongée idéale pour les photographes sous-marins et pour les plongeurs novices.
Arrivés sur site, à l’extérieur de la passe vers la gauche, nous commençons directement notre descente le long de la ligne de mouillage à une profondeur d’environ 25 mètres. On observe déjà une importante présence de requins gris et pointes noires dans le secteur et je comprends alors pourquoi on parle du mur de requins de Tetamanu. La visibilité est superbe et le récif bouillonne de vie. La densité de poissons est tout simplement incroyable avec d’innombrables espèces de toutes les couleurs nichées dans les champs de coraux. On est impressionné par la symbiose de l’écosystème marin. Je remarque des colonies de minuscules bâtisseurs qui protègent le récif. En contrepartie, celui-ci les abrite des prédateurs et du courant. On voit également d’énormes napoléons labres qui se croisent en survolant les coraux. Des bancs de nasons noirs et les grands mérous à grosse taches sont également de la partie. Un troupeau de perroquets colorés broute les pâturages de corail. Notre présence inattendue les effraie et aussitôt vus, les poissons s’enfuient dans un nuage de poussière calcaire.
“ Ici, la croissance des coraux est très impressionnante. Une grande variété d’espèces endémiques de madrépores pousse en très grande quantité : Pocillopora, Acropora et Favia. ”
Nous continuons vers l’entrée de la passe et nous nous stabilisons à une profondeur de 15 mètres dans un endroit riche en flore et très poissonneux : un banc de perches jaunes, des petites labres colorés, desmypristis aux gros yeux… C’est remarquable comment la lumière dans cette faible profondeur rend les couleurs plus vives et donne lieu à une fin de plongée pittoresque. Un requin pointe noire nous surveille depuis la surface de l’eau, comme un protecteur de récif qui nous indiquerait maintenant la sortie. Je crois que nous en avons assez vu à ses yeux.
La plongée touche à sa fin… oui déjà !! De retour à la surface, juste à l’entrée de la passe, nous sentons la marée nous pousser doucement vers l’intérieur du lagon. On se réconforte déjà en évoquant la prochaine plongée qui nous attend ici, dans seulement 2 heures. Le bateau nous récupère alors pour «l’entracte»…
© Photos : © Pierre Lesage / V.Truchet / E.Cheng / C.Covo / G.Lecoeur, Legrand
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